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Quel avenir pour le Design Fiction ?
Photo de Muriel Gani
Muriel Gani

Le Design Fiction passionne les convertis, intrigue les néophytes et fait des adeptes.

Quels sont ses fondements et multiples disciplines cousines ?
En quoi se distingue-t-il d’une démarche de design “classique” ?
Quels points de vigilance et garde-fous ?

Tour d’horizon après notre émission Slash Design consacrée au sujet qui a réuni Léa Lippera (Design Friction) et Ivan Pejcic (Vraiment Vraiment), deux spécialistes du Design Fiction en France.

Des prototypes pour explorer le futur

Des scénarios tangibles pour susciter le débat

Vaste tâche — voire mission impossible — que de définir le Design Fiction tant il déroute, flirtant avec l’art et l’activisme, rejoignant l’anthropologie, s’éloignant de l’innovation et la prospective, souvent pour mieux les compléter.  La pratique rend tangibles des scénarios plausibles ou alternatifs au moyen de prototypes de toutes sortes : mode d’emploi de la voiture autonome, catalogue Ikea du futur (resté dans les annales), vente en ligne de poulets roses fluo, fiches métiers de demain comme le Bétonculteur (de potagers urbains) ou le Funéticien (en enterrements virtuels), pub pour une imprimante de nouvelles têtes… En papier, audio, vidéo ou en live (faux stand sur un vrai salon, conférence animée par un comédien… ) les design fictions cherchent à susciter le débat.  À noter que l’expression au féminin en minuscules se réfère à un scenario ou artefact particulier tandis que “Le Design Fiction” (au masculin et avec des majuscules) désigne l’approche générique.

 

Un dessin réalisé lors de l'événement Slash Design Quel avenir pour le Design Fiction par l’artiste ©Mathilde Guégan lors de l'enregistrement du podcast

Un dessin réalisé in situ par l’artiste ©Mathilde Guégan lors de l’enregistrement du podcast

 

Les effets de bord des changements

Si les sujets abordés sont multiples (IA, objets connectés, biotech, smart city, futur of work, changement climatique, accroissement des inégalités, vieillissement de la population…), le Design Fiction s’intéresse aux impacts des changements technologiques, environnementaux et sociétaux sur notre quotidien plutôt qu’à ces changements en tant que tels. D’où la présence de plusieurs anthropologues parmi les figures du domaine (au premier rang desquels le pionnier Nicolas Nova et Olivier Wathelet). Plus que les dernières découvertes en vue, “on aime interroger L’infra-ordinaire cher à Perec” indique Ivan Pejcic.  Alors que les innovations sont souvent abordées hors-sol, le Design Fiction étudie leurs effets de bords et les angles morts : les embouteillages plus que l’invention de l’automobile, résumait l’écrivain de science-fiction américain Frederik Pohl. 

 

Libérer l’imaginaire grâce aux prototypes

Loin des visions macro des projections statistiques, il observe, par le petit bout de la lorgnette, les réactions parfois viscérales que ces scénarios audacieux – mais suffisamment réalistes pour y croire ou faire semblant –  suscitent. Le caractère palpable des prototypes mobilise la dimension émotionnelle, grande oubliée de la prospective “traditionnelle”.  Le recours à l’imaginaire aide à “changer de posture et à laisser son statut professionnel ou social au vestiaire pour réinterroger les choses plus librement” précise Ivan. “ Le Design Fiction dérange dans les deux sens du terme : il provoque [souvent avec des objets à caractère dystopique] et range ou organise différemment les imaginaires”.

 

Support créé par Design Friction lors d'un atelier de Design Fiction sur la notion de "rue connectée"

Support créé par Design Friction lors d’un atelier sur la notion de “rue connectée”

 

Détecter les menaces pour aider à la décision

Autant que les opportunités, il s’agit de détecter les menaces et d’anticiper les rejets via des sortes de crash tests, comme celui effectué par Design Friction  dans le cadre de l’expérimentation d’une rue connectée à Nantes.  Un rôle d’empêcheur de tourner en rond assumé par le studio – qui n’a pas choisi son nom par hasard ! – comme par l’agence  Vraiment Vraiment. “Les commanditaires payent pour se faire bousculer” indique Léa Lippera ! Car en envisageant “tout ce qui pourrait mal se passer”, le Design Fiction aide à la compréhension et à la décision. La prise de recul inhérente à la démarche vient questionner les trajectoires actuelles, ouvrant la voie à l’inattendu et aux alternatives. ”Demain est moins à découvrir qu’à inventer” rappelle Asselin Jouanneau, Innovation designer et formateur au Laptop, en citant le prospectiviste Gaston Berger.

 

Influencer ou inventer l’avenir

Un outil de médiation

Des lendemains à inventer, pas seulement par les décideurs : incarnés dans des objets quotidiens, les enjeux deviennent plus faciles à appréhender que via un rapport d’experts de 80 pages. Ce côté concret invite des publics habituellement invisibles ou inaudibles à prendre position pour ou contre des scenarios, voire à en inventer de nouveaux. Un outil de médiation et d’inclusion pour réfléchir aux futurs souhaitables et peut-être contribuer à les faire advenir.

Faire bouger le présent

Puisque, comme l’indiquait encore Gaston Berger, « L’avenir n’est pas ce qui vient après le présent, mais ce qui est différent de lui », le Design Fiction peut aussi faire bouger les choses. Design Friction a initié le projet Les Décisives en collaboration avec Mélissa Plaza, ex-footballeuse professionnelle doctoresse en psychologie du sport, sur la base de ses retours d’expérience dans le monde du football de haut niveau. Les design fictions du projet luttent contre les stéréotypes de genre dans le sport avec des objets hautement symboliques. Parmi ceux-ci :  les cartes Panina à l’effigie des footballeuses, devenues aussi célèbres et célébrées que leurs homologues masculins !

 

Les cartes Panina à l'effigie de joueuse de football crées suite à une atelier de Design Fiction sur le modèle des cartes Panini

Les cartes Panina

La fiction est également utilisée par des activistes de renom, notamment les Yes Men qui dénoncent les travers de la société via leurs canulars politiques. En 2008, le faux numéro du New York Times titré  « Iraq War Ends » diffusé à un million d’exemplaires aura sans nul doute contribué à faire bouger les lignes. Design Fiction et art engagé se rejoignent dans leur propension à jouer avec la réalité et à provoquer.

 

De l’art engagé au design critique et spéculatif

Si Asselin évoque différentes initiatives annonciatrices de la pratique au cours du XXᵉ siècle,  l’expression Design Fiction apparait au début des années 2000 outre atlantique “dans la bouche” de l’auteur de cyberpunk Bruce Sterling puis de Julian Bleecker, designer et artiste cofondateur de l’incontournable Near Future Laboratory . La démarche est proche du Speculative Design porté à la même période par les Britanniques Anthony Dunne et Fiona Raby qui radicalisent les aspects dystopiques. D’autres parlent de design critique, les positionnements respectifs et relations entre les différentes disciplines “du futur” étant sujets à débat. Ni exhaustive, ni définitive,  lunresolved mapping of speculative design  du chercheur Elliott P. Montgomery donne une idée de leur imbrication.

 

Montgomery Unresolved Mapping of Speculative Design

Montgomery Unresolved Mapping of Speculative Design

 

Dans l’hexagone : différentes approches

Pour les acteurs publics et privés

En France, il faut attendre les années 2010 pour voir émerger des spécialistes. Encouragé par les incertitudes croissantes et les crises imprévisibles – au premier rang desquelles le Covid – le secteur public y a de plus en plus recours. Certaines collectivités territoriales l’intègrent de façon durable, la ville de Grenoble a même créé un poste de Chargée de projet Design fiction. Sous l’impulsion ou la pression des dispositifs RSE, les mastodontes privés y voient un moyen de questionner leurs impacts.  Design Friction  et Vraiment Vraiment se dédient principalement  à l’intérêt général quand d’autres – comme notamment le collectif Making Tomorow – interviennent aussi pour les géants de l’alimentaire, des télécoms ou de l’industrie. Une approche différente, plus orientée marketing qui vise à dérisquer les décisions stratégiques à court et moyen terme. 

 

Des prestataires et formations diversifiées

Outre ceux déjà cités et les structures de nos invités, une myriade de prestataires français affichent une offre en Design Fiction :  Design Fiction Studio, Lab’s 214, Imprudence, Le coup d’aprèsBack Story, Groupe Zebra , Makin’ov, Suricats Consulting, Les propulseurs, 15 marches… (sans prétendre aucunement à l’exhaustivité). Des studios spécialisés aux agences généralistes  en passant par les collectifs dédiés, ils proposent des visions et des modes opératoires très variés, associant les compétences de designers à celles d’anthropologues, de prospectivistes, de consultants en innovation ou de  marketers

Les formations commencent à refléter la diversité des approches : aux côtés des incontournables Mastères d’innovation par le design de l’ENSCI Les ateliers et de Strate , des filières généralistes intègrent le Design Fiction dans leur cursus. Le pionnier Nicolas Nova (cofondateur du Near Future Laboratory) compte parmi les membres du MediaLab de science Po, le workshop du chercheur Max Mollon mobilise des étudiants de la rue Saint-Guillaume un semestre durant.  L’École des Ponts Paris Tech propose un module sur deux  jours.  L’ISCOM  fait réfléchir ses étudiants en communication pour concrétiser les scenarios neutralité carbone 2050 de l’ADEME.

 

Capture d'écran du site Fantasia, un projet de Design Fiction

Projet Fantasia

 

La fiction prospective

En marge du Design Fiction, certains acteurs de l’innovation se concentrent sur la narration. Réalisé pour l’armée suisse par le collectif Le coup d’après, le projet d’envergure Fantasia est un récit audio interactif : à nous d’effectuer des choix cornéliens qui modifient le cours de l’histoire et renseignent le commanditaire sur l’acceptabilité du recours aux IA en situation de crise. Privilégiant également l’aspect quantitatif à la dimension immersive et à la profondeur des débats, l’Agence 15 marches propose à ses clients des récits du futur interactifs et, via sa newsletter Futur(s), des micro-fictions écrites par Noémie Aubron. En l’absence de prototype, les puristes considèrent sans doute qu’il s’agit plutôt de fiction prospective. Car –  faut-il le rappeler ? –  le Design Fiction, c’est du design, avec ses propres spécificités !


Design Fiction versus design : quelles spécificités ?

Identifier des problèmes plus que les résoudre

En quoi le Design Fiction se distingue-t-il d’une démarche de design classique ? “On ne vise pas tant à résoudre des problèmes qu’à les identifier et à les cadrer” indique Léa. Une mission qui pourrait faire penser à la dimension Discovery du Product Management avec un prisme plus large sur un temps plus long et à la différence notable que le Design Fiction ne s’intéresse pas seulement aux opportunités de marché, bien au contraire ! Quand les prototypes UX tendent vers la satisfaction des besoins et le consensus, les provotypes du Design Fiction cherchent plutôt le dissensus pour stimuler les débats.  Le Design Fiction n’est pas non plus centré utilisateurs ni focalisé sur le marché mais plutôt “décentré par nature, nécessitant un pas de côté”  (selon les mots de l’acolyte de Léa au sein de Design Friction Bastien Kerspern). 

 

Une autre échelle temporelle

L’échelle temporelle diffère aussi :  le Design Fiction intervient très en amont. Face aux injonctions d’accélération du  time-to-market, il réfléchit à 5, 10, 15 ans ou plus, bien au-delà des innovations incrémentales. La durée des projets suit :  si certains prestataires proposent des formats découverte condensés, les interventions de Design Friction ou Vraiment Vraiment s’étalent sur plusieurs mois sans pour autant mobiliser une personne à temps plein. Ivan comme Léa considèrent que “la maturation est nécessaire et que les sprints n’ont pas leur place !” Forcément, les méthodes de cette indiscipline (formule étonnante d’un commissaire général du plan dans les années 60 pour qualifier la prospective) sont moins rodées et moins figées que celles du Design Thinking. “On fait beaucoup de sur-mesure et il n’y pas de méthode unique. L’important, c’est de travailler AVEC MÉTHODE, comme tout designer” précise Ivan.

 

De la recherche documentaire aux design fictions

En amont, la recherche documentaire passe par l’anthropologie et l’histoire : “On explore d’autres cultures et époques pour s’inspirer, mais aussi s’assurer que la fiction imaginée n’est pas une réalité du passé, ou du présent dans d’autres parties du monde”  explique Léa. Certains acteurs étudient aussi des corpus littéraires et cinématographiques. Making Tomorrow  pioche dans une bibliothèque de centaines d’ouvrages et films de science-fiction : “Autant pour s’affranchir des archétypes [voiture autonome, drones… ] qui dominent nos imaginaires et freinent l’exploration d’autres voies que pour nourrir les scénarios en croisant avec d’autres thématiques” selon le fondateur Olivier Wathelet.

 

Visuel du projet Red Team, un projet de Design Fiction initié par l'armée Française

Le projet Red Team initié par l’armée française

 

Il arrive aussi que des projets d’envergure impliquent des artistes renommés. Initiée par l’armée française en 2019, la Red team a fait appel à une dizaine d’auteurs, scénaristes et dessinateurs de SF pour imaginer les menaces pesant sur la France à l’horizon 2030-2060, en collaboration avec des experts scientifiques et militaires.  Mais ce sont généralement  les designers qui imaginent, construisent ou coconstruisent les fictions avant, pendant ou après des ateliers avec les publics concernés.

 

Facilitation ludique et livrables

Lors de la mise en débat, le recours aux techniques de facilitation classiques et ludiques favorise l’expression des réactions et l’exploration d’autres voies. La technique des “Et si…”  en cascade permet de radicaliser les scenarios et d’aller en profondeur. Les participants sont incités à se positionner physiquement lors d’un débat mouvant, à enrichir les spéculations en imaginant “Comment on est-on arrivé là ?“ ou à coconstruire d’autres scenarios… Lesquels peuvent à leur tour donner lieu à l’écriture de récits, comme le propose l’écrivaine prospectiviste Anne-Caroline Paucot.

Si les prototypes du Design Fiction sont destinés à le rester, les prestations intègrent des livrables

Comme à l’issue des recherches utilisateurs “ classiques”, les points clés émergeant des débats sont documentés, analysés, cartographiés, puis restitués au commanditaire : ils constituent des insights pour nourrir les réflexions stratégiques et aider à la décision. Parfois, les fictions sont éditées comme “Red team, ces guerres qui nous attendent”  (Polar d’anticipation géopolitique paru en 2022) ou les ouvrages des Propulseurs.  

Conçus pour faciliter la poursuite des débats afin d’aller plus loin en incluant de nouveaux publics, les kits ludiques constituent un autre type de livrables. À l’instar de la “boîte aux futurs” conçue par Design Friction dans le cadre de la démarche Futurs Vivants menée avec la Ville de Paris pour explorer les futurs de la biodiversité. Cette boîte comprend les design fictions, les outils de discussion et d’exploitation des scénarios ainsi qu’un manuel d’exploration pour se laisser guider dans l’appropriation de la démarche. 

 

Les risques du Design Fiction : quels garde-fous ? 

Une approche réservée à certains contextes

Interrogés à leur tour sur “ce qui pourrait mal se passer”, les effets de bords ou dark sides de leur pratique, Léa et Ivan avertissent que le Design Fiction n’est pas opportun dans toutes les situations. L’approche systémique convient bien aux problématiques complexes, beaucoup moins aux contextes bien cadrés pour lesquels  l’ouverture de la boîte de Pandore risquerait d’ajouter de l’incertitude et de compliquer les choses inutilement” : mieux vaut alors opter pour une démarche plus classique. Ils rassurent quant aux éventuelles réticences de leurs clients face à la remise en cause que le Design Fiction implique. “C’est vrai que les commanditaires doivent être prêts à se faire secouer, reconnaît Léa, mais en général ceux qui nous sollicitent le sont !”. Rien n’est effectivement possible sans des alliés en interne. Ivan perçoit parfois des réticences, des zones d’inconfort, des tabous  : “c’est justement là qu’il faut aller gratter, l’intelligence du projet consistant à trouver le Cheval de Troie politiquement acceptable.”

 

Le  solide accompagnement nécessaire

La mise en débat aussi doit être menée avec tact et un solide accompagnement s’impose pour accueillir et recueillir avec sérénité les réactions parfois très vives et opposées  : “le cadre de confrontation est défini en amont avec autant d’attention que le scenario lui-même” précise Léa. Des précautions d’autant plus nécessaires que les sujets sont souvent sensibles. À titre d’exemple, lors d’un projet autour du vieillissement mené par Design Friction pour le Parlement britannique, l’euthanasie a émergé comme préoccupation majeure. Le bracelet connecté auto-euthanasiant – rendu plus concret par son mode d’emploi et un tract de ses  détracteurs –  a contribué à l’organisation d’un débat sur le sujet à Westminster.

 

Protopolicy, un projet de Design Fiction mené par Design Friction pour le parlement britannique

Protopolicy, un projet mené par Design Friction pour le parlement britannique

 

Penser et faciliter la mise en débat

Jusqu’où présenter la fiction comme une réalité afin de faire réagir ? La question se pose pour chaque projet :  “Quel que soit le mode opératoire adopté, on informe toujours les publics du caractère fictionnel à un moment ou à un autre”, précise Léa. “Souvent, comme dans un film, l’immersion et la projection fonctionnent malgré le bandeau indiquant qu’il s’agit d’une fiction”. 

Il peut également arriver qu’une design fiction échappe à ses concepteurs. Google en a fait les frais lorsque The selfish ledger, une vidéo fictionnelle sur l’usage des données personnelles destinée à faire réfléchir les équipes en interne a fuité : la presse sensationnaliste s’est indignée, présentant ce projet terrifiant comme bel et bien inscrit sur la feuille de route du géant de Mountain view pour prendre le contrôle de nos vies. 

YouTube player

 

Questionner la pratique pour réduire les risques

Autre interrogation éthique récurrente : faciliter l’appropriation de scenarios dystopiques ne risque-t-il pas de favoriser ou d’accélérer leur avènement ? Conscients des grandes responsabilités pointées par le pionnier Bruce Sterling, les experts comme Design Friction et Vraiment Vraiment portent régulièrement un regard critique sur leur pratique, en explorant les risques dans le cadre de démarches réflexives :  “Des designs fictions du Design Fiction”. Ces meta réflexions aident à dresser des garde-fous même si, selon Léa et Ivan, il n’y a “pas de recette miracle, mais une affaire d’expérience et de posture”.

Face à l’effet de mode récent, certains s’interrogent sur la rançon du succès : le Design Fiction est-il en passe de devenir le nouveau Design Thinking ? Sous-entendu une pratique mainstream, consensuelle, voire galvaudée et réduite à une boite à outils prête à l’emploi ? Les puristes s’en inquiètent, craignant que l’indiscipline n’y perde son âme, dévoyée sous l’influence des faiseurs de tendance.  D’autres se félicitent qu’un nombre croissant d’acteurs permettent à des publics multiples de s’interroger sur leurs futurs souhaitables. À suivre… et charge aux designers de préserver l’esprit originel du design fiction en cultivant sa singularité. 

 

>> Pour regarder ou écouter  l’épisode en entier

>> Nos invités,spécialistes du design fiction

Léa Lippera , Designer au sein du studio  Design Friction

Ivan Pejcic, qui  pratique le design d’intérêt général au sein de l’agence Vraiment Vraiment

 

>> Tous les épisodes de Slash Design, l’émission imaginée par Pauline Thomas et Ambroise Carrière pour questionner les nouveaux champs du Design

Les ressources

La biblio des invités

Futurs ? La panne des imaginaires technologiques, Nicolas Nova 2014

Making Tomorrow : un manuel pour apprivoiser le futur avec le design fiction

Minvielle Nicolas, Wathelet Olivier, Lauquin Martin et Audinet Pauline, 2021, 

The Manual of Design Fiction: A Practical Guide to Exploring the Near Future,  Julian Bleecker, Nick Foster, Fabien Girardin, Nicolas Nova, 2022

 

Gratuits en ligne 

Design Fiction A short essay on design, science, fact and fiction, Julian Bleecker 2009

Speculative everything : design, fiction, and social dreaming, Anthony Dunne and Fiona Raby

2013, Massachusetts Institute of Technology 

Beyond Speculative Design: Past – Present – Future , Ivica Mitrović, James Auger, Julian Hanna, Ingi Helgason SpeculativeEdu project, 2021

 

Quelques ressources complémentaires en ligne

Design fiction : le futur, c’est plus ce que c’était et les nombreux  articles que le magazine Usbek & Rica consacre au sujet.

Designing for debate, un résumé de la thèse de Max Mollon, par son auteur, figure incontournable du Design Fiction dans l’hexagone 

Un cours en ligne sur le design critique développé par Design Friction

Une liste d’ouvrages sur le sujet par le Design Fiction Studio

Dune, quand la science fiction rencontre le design fiction, un article du Laptop

https://www.lelaptop.com/dune-quand-la-science-fiction-rencontre-le-design-fiction/

À écouter

Intro au Design Fiction avec Olivier Wathelet

au micro d’Inès Béatrix pour Les voix du Design Thinking

Design Friction, le dé-centrement au centre, Bastien Kerspern,
au micro de Laure Choquer pour le podcast Dessin Dessein 

Le design fiction, pour une innovation toute en frictions, Bastien Kerspern, La Product Conf

Les supports de la conférence

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